
Pour lutter contre le chômage, à Berberati, dans la Mambéré-Kadéi, les jeunes s’exercent aux petits métiers. Chargeurs de bennes, chefs d’ateliers, fabricants de tamis, qu’importe le secteur d’activités, les jeunes de la région croient à leur autonomisation à travers l’entreprenariat.
Difolo est un des quartiers populaires de Berberati. Il est situé dans le 6e arrondissement de cette ville. Ici, les jeunes luttent contre le chômage en exerçant des petits métiers. Sur un chantier de sable, l’on peut remarquer une vingtaine de jeunes en culotte qui, torse et pieds nus, pelles en mains, chargent les bennes. Fleury Gilles MBOLO est le chef de ce chantier, il nous donne ses motivations : « j’ai choisi cette activité afin d’aider ma famille parce qu’il n’y a pas de travail dans le pays. L’héritage que nos parents nous ont légué, c’est le goût de l’effort pour soutenir notre foyer et notre pays. A tous les jeunes de Berberati, je veux rappeler qu’il n’y a pas de sot métier, il faut travailler afin de gagner son pain. Ce n’est pas obligatoire de travailler dans les bureaux climatisés. Que l’on soit cultivateur, maçon ou menuisier, l’essentiel est de s’occuper de sa famille ».
Le chef de chantier de sable de Difolo n’est pas le seul à Berberati à considérer l’entrepreneuriat comme une des solutions au chômage des jeunes. En face du marché central de la ville, par exemple, se trouve une mini boulangerie. Armando MBORO YARAWADJI en est le principal responsable : « J’ai commencé à faire les gâteaux à base du four artisanal depuis plusieurs années à Nola. Étant arrivé à Berberati dans le but de poursuivre mes études secondaires, j’ai constaté que personne n’exerce cette activité ici. Alors, j’ai décidé de m’y lancer. Si, au départ, je considérais cette activité comme un moyen de m’aider dans mes études, aujourd’hui cela m’aide à m’occuper même de ma famille ».
Juste à proximité de cette boulangerie traditionnelle, il y a un atelier de fabrication de tamis. Celui-ci est tenu par un jeune à la mobilité réduite. « Je n’ai jamais pris mon handicap comme un moyen de me soustraire des activités requérant la force physique. Ici, je suis le chef d’atelier. Comme vous pouvez le constater, j’initie aussi mes enfants à cette activité. Il sont conscients que c’est à base de cela que nous trouvions notre pain quotidien » témoigne Bourgeois MELINGA.
Berberati est une ville économique de la République centrafricaine. Malgré les activités aurifères dans cette région, les jeunes sont souvent confrontés au chômage. Alors que l’on constate le manque de politique locale pour résoudre le problème, les jeunes de la localité se livrent à des petits métiers qui leur permettent d’assurer leur autonomisation.
Avec notre correspondant à Berberati, Mahamat Idriss YAKEZIS