L’école publique de Bimbo, autrefois un lieu d’apprentissage pour de nombreux enfants, se trouve aujourd’hui dans un état de délabrement avancé, transformée en un véritable marché informel. Cette situation préoccupante soulève de nombreuses questions sur la gestion des infrastructures scolaires et sur l’avenir de l’éducation dans la région.
En parcourant les allées de l’école publique de Bimbo, l’on peine à croire qu’il s’agit d’un établissement éducatif. La cour de l’école, autrefois remplies d’élèves désireux d’apprendre, sont désormais envahies par des vendeurs ambulants. Des étals de fruits, de légumes, et divers articles du quotidien s’alignent là où, quelques mois plus tôt, des élèves s’amusaient. La cour de récréation, qui résonnait des rires des enfants, est devenue un espace de transaction, où les discussions sur les prix remplacent les cris de joie. L’insalubrité est omniprésente. Des déchets jonchent le sol, attirant des animaux errants et des insectes, créant ainsi un environnement dangereux pour les rares enfants qui continuent de fréquenter l’école. L’odeur nauséabonde des détritus en décomposition et des eaux stagnantes se mêle aux effluves des denrées alimentaires en vente, rendant l’atmosphère insupportable.
Ces derniers, en quête d’espaces pour vendre leurs produits, ont trouvé en l’école un endroit idéal, profitant du fait que l’établissement était libre lors de ses périodes de grandes vacances, utilisant l’espace scolaire comme un lieu de vente.
Face à cette situation alarmante, les autorités locales ont tardé à réagir. Quelques tentatives sporadiques de nettoyage ont été entreprises, mais elles se sont révélées insuffisantes pour rétablir l’ordre. Des voix commencent à s’élever parmi la communauté éducative et les parents, demandant une intervention urgente pour sauver ce qui reste de l’école publique de Bimbo. Les appels se multiplient pour que les autorités locales et nationales prennent des mesures concrètes afin de restaurer l’établissement et de permettre aux enfants de Bimbo de retrouver leur droit fondamental à l’éducation. La situation de l’école publique de Bimbo illustre un problème plus vaste qui touche de nombreux établissements scolaires en République centrafricaine. Le manque de moyens, combiné à l’instabilité politique et à la pauvreté, met en péril l’avenir des enfants du pays. Alors que l’éducation devrait être une priorité nationale, les écoles continuent de se dégrader, et avec elles, l’espoir d’un avenir meilleur pour les jeunes générations.
L’urgence est donc de remettre l’éducation au centre des priorités en Centrafrique. Il est impératif que les autorités prennent les mesures nécessaires pour restaurer l’école publique de Bimbo et empêcher que d’autres établissements scolaires ne suivent le même chemin. L’avenir des enfants centrafricains en dépend.
Par Marius Semboli (RAVOCI TV)
Share this content: