
La ville de Bozoum, réputée pour son dynamisme agricole et ses cultures vivrières variées, est aujourd’hui confrontée à une crise sans précédent qui affecte le secteur maraîcher. Le changement climatique perturbe gravement le calendrier des cultures, mettant en péril la production locale et la subsistance des agriculteurs.
Les maraîchers de Bozoum se heurtent à des conditions climatiques imprévisibles qui déséquilibrent les cycles de culture traditionnels. « Nous sommes habitués à suivre un calendrier précis, mais cette année, tout est déréglé. Les pluies tardent ou arrivent en excès, ce qui rend difficile la planification et la culture de nos produits », explique Toyama Aladin, un maraîcher de la région.
Outre les aléas climatiques, le manque d’outils de travail constitue un obstacle majeur pour les maraîchers. Les matériaux essentiels, tels que les houes, arrosoirs et semoirs, se font rares ou inaccessibles financièrement. Cette situation freine leur capacité à répondre à la demande croissante en produits maraîchers.
La crise climatique et les problèmes logistiques ont un impact direct sur les consommateurs. Bogao Geneviève, une habituée du marché, se lamente : « Les prix des condiments et des légumes sont devenus exorbitants. Nous avons du mal à boucler nos fins de mois. »
Face à ces enjeux, des experts et organisations locales s’impliquent pour apporter des solutions. Ndoupendji Luther Faustin, conseiller technique agricole à l’ACDA de Bozoum, préconise des pratiques de maraîchage plus adaptées aux nouvelles réalités climatiques. Selon lui, une meilleure gestion des semis et des cycles d’irrigation pourrait réduire les pertes.
Yerema Eddy Mermoz, représentant de l’ONG Enabel, souligne l’importance de la qualité des semences : « Nous travaillons à fournir des semences résistantes aux conditions climatiques extrêmes. Une production durable commence par des intrants agricoles adaptés. »
Le maraîchage, pilier économique et alimentaire de Bozoum, est aujourd’hui mis à rude épreuve. Une réponse coordonnée entre les autorités locales, les organisations non gouvernementales et les agriculteurs est essentielle pour surmonter ces défis. L’avenir du maraîchage à Bozoum dépend de la capacité à s’adapter aux changements climatiques tout en accédant aux ressources nécessaires pour une agriculture durable.
Crédit photo : Théodore YAMBELE ZINANOME
Par la rédaction RAVOCI