
La question d’une transhumance apaisée reste une préoccupation majeure entre les éleveurs et les agriculteurs du village Sckèd Ndèlènguè, situé dans la Sangha Mbaéré. La gestion de cette pratique ancestrale, essentielle pour les éleveurs peuls, suscite des tensions croissantes et pourrait devenir une source de conflit civil si aucune mesure n’est prise.
En effet, le principal problème réside dans la divagation des bœufs, qui empêche les agriculteurs de mener à bien leurs activités. Les bêtes, laissées en liberté dans le village, causent de nombreux dégâts : des champs ravagés et même des perturbations dans les écoles. « Les bœufs ont tout détruit dans nos champs. Nous ne vivons plus en paix depuis le retour des éleveurs peuls dans la localité. Face à cette situation, nous ne réagissons pas pour éviter les différends, mais où allons-nous pratiquer l’agriculture ? » déplore Francine NGAMA, cultivatrice.
Pour Malcom Alphonse BOCKO, une autorité locale, l’absence de dialogue entre ces deux secteurs aggrave la situation : « À chaque tentative de rencontre pour trouver un terrain d’entente, les éleveurs refusent de participer ou réagissent mal aux critiques sur les dégâts causés par leurs bœufs. Le village est devenu un véritable pâturage. »
Ce problème illustre les défis de la transhumance, une pratique essentielle pour le déplacement des troupeaux à la recherche de pâturages, mais qui nécessite un équilibre avec les réalités agricoles locales. Les éleveurs peuls, en quête de terres pour nourrir leurs bêtes, se heurtent aux agriculteurs qui dépendent de leurs champs pour vivre.
Face à cette impasse, les habitants appellent à une intervention urgente des autorités. « Le gouvernement doit agir pour résoudre cette situation qui menace l’avenir de la cohabitation entre agriculteurs et éleveurs », insiste Malcom Alphonse BOCKO. À ce jour, aucune présence officielle des responsables des secteurs agricole ou d’élevage n’a été signalée dans le village pour évaluer les enjeux. Le défi consiste à mettre en place des solutions durables pour une transhumance harmonieuse, respectueuse des besoins des éleveurs et des agriculteurs. Cela pourrait inclure des zones de pâturage délimitées, une meilleure gestion des troupeaux ou encore des mécanismes de dialogue renforcés. Sans cela, le risque d’escalade reste élevé, compromettant non seulement la paix sociale, mais aussi la sécurité alimentaire de la région.
Par Vérificateurs Communautaires