
Projeté récemment au snack-bar Wassa, situé au croisement Marabena dans le 5ᵉ arrondissement de Bangui, The Depth (La Profondeur) n’est pas qu’un simple film. C’est une œuvre poignante, née de la volonté de jeunes Centrafricains en formation au Ghana, de raconter les réalités souvent ignorées que vivent les étudiants à l’étranger. Entre espoirs, sacrifices, déracinement, pressions familiales et tentations diverses, le film plonge le spectateur dans l’intimité d’une jeunesse tiraillée entre rêve d’avenir et dure réalité quotidienne.
À travers des récits inspirés de faits vécus, The Depth interroge aussi bien la société que la famille : comment mieux encadrer et accompagner les jeunes envoyés à l’étranger pour leurs études ? Quels rôles doivent jouer les parents dans la réussite de leurs enfants à distance ? Le film aborde avec finesse les enjeux économiques, sociaux, culturels et psychologiques de cette expérience qui, bien souvent, façonne des destins.
Audrey Patricia Kel, l’une des actrices secondaires du film, a partagé son émotion et sa fierté de participer à ce projet porteur de sens. « Je suis très satisfaite par l’engouement du public. Ce film met en lumière les réalités de la vie estudiantine à l’étranger, mais aussi l’importance de l’éducation parentale et du suivi. Nous avons voulu montrer les multiples défis, qu’ils soient économiques, sociaux ou culturels. »
Dans la salle, l’émotion était palpable. François Ndomapé, un spectateur présent lors de la projection, a salué l’initiative avec admiration. « Ce film m’a profondément touché. Voir de jeunes Centrafricains prendre la caméra pour alerter, éduquer et sensibiliser, c’est remarquable. Ils dénoncent les comportements déviants de certains jeunes en exil, mais surtout, ils appellent à une prise de conscience collective. »
Pour lui, cette œuvre a une portée double : elle interpelle les jeunes sur leurs choix de vie, et elle rappelle aux parents leur rôle fondamental dans la préparation et l’encadrement de leurs enfants avant et après leur départ à l’étranger. « Envoyer un enfant à l’étranger est un immense sacrifice. Il ne suffit pas de payer les frais d’inscription ou le billet d’avion. Il faut aussi préparer ces enfants, leur inculquer des valeurs et les suivre régulièrement. » The Depth se présente ainsi comme un miroir tendu à une jeunesse en quête de repères, mais aussi comme un outil de sensibilisation à destination des familles.
Dans un contexte où l’exil estudiantin devient de plus en plus fréquent, cette œuvre apparaît comme un appel à la responsabilité partagée : celle des jeunes face à leurs choix, et celle des parents dans leur rôle d’accompagnateurs.
Par la rédaction RAVOCI