
À Bangui, dans le quartier Ngongonon 7 dans le 8ᵉ arrondissement de Bangui, l’Association Centrafricaine pour le Développement Équitable et Local (ACDEL) a marqué un pas important dans la lutte pour une meilleure santé sexuelle et reproductive. Dans le cadre du projet FPV30, elle a conduit une campagne communautaire de sensibilisation axée sur la planification familiale et la prévention des infections sexuellement transmissibles.
Cette descente communautaire s’inscrit dans la mission de l’ACDEL : améliorer les conditions de vie des communautés locales par des actions inclusives dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’économie et de l’environnement. Et les résultats sont déjà tangibles.
La mobilisation a largement dépassé les attentes. À peine entamée, la campagne a été confrontée à une forte affluence de jeunes, de femmes et de couples, désireux de s’informer et de bénéficier des kits de prévention (préservatifs masculins et féminins). Une situation qui a mis en évidence un écart notable entre l’offre apportée par l’association et la demande réelle de la population. Ce déséquilibre démontre clairement la soif d’information, de dialogue et d’outils concrets autour de la santé reproductive.
Sosthène NGAMA, membre du bureau du Réseau national des associations de la jeunesse des personnes handicapées en Centrafrique, a salué les effets positifs de l’initiative : « Cette activité nous a permis non seulement de distribuer des kits, mais surtout de briser le mur de la désinformation. Beaucoup pensent encore que les préservatifs transmettent des maladies, alors que c’est le contraire. »
Convaincu de l’impact de cette première action, il annonce la poursuite de la sensibilisation en porte-à-porte dans d’autres quartiers de la capitale. Son objectif : informer, rassurer et accompagner les couples dans l’espacement des naissances et la prévention des IST.
Du côté des jeunes, la campagne a également révélé l’engagement croissant des pairs éducateurs. JOANITA CELESTE KOHORONDJI AMINA, vice-présidente du bureau des pairs éducateurs de l’ACDEL, voit dans cette mission un combat personnel : « En tant que jeune fille, je peux facilement parler avec mes camarades des sujets tabous. Nous devons aider nos sœurs à éviter les grossesses non désirées et à connaître leurs droits en matière de santé reproductive. »
La réussite de cette campagne souligne l’importance de renforcer les moyens alloués à de telles actions de proximité. Car face à la demande grandissante, il devient urgent d’appuyer davantage les organisations locales, à l’image de l’ACDEL, qui jouent un rôle déterminant dans la lutte contre les inégalités en matière de santé sexuelle.
Cette action à Ngongonon 7 n’est qu’un début, mais elle révèle une chose : la population est prête à s’informer, à changer et à agir. Encore faut-il répondre à cet appel avec des moyens adaptés.
Par la rédaction RAVOCI