
Lors de sa conférence de presse hebdomadaire tenue le 9 juillet dernier, la MINUSCA a fait le point sur ses récentes actions en matière de sécurité, de dialogue intercommunautaire et de soutien aux médias locaux, notamment dans les zones sensibles du pays.
Dans la préfecture de la Vakaga, où la situation sécuritaire reste instable, la MINUSCA a intensifié ses efforts. La Mission onusienne y a déploiée une stratégie combinant sécurité, dialogue et prévention des conflits. À Birao, des checkpoints ont été installés aux principales entrées et sorties de la ville, tandis que des patrouilles robustes sont régulièrement organisées dans les villages avoisinants pour assurer la protection des civils et prévenir toute escalade de la violence. Dans cette optique, une base opérationnelle temporaire a été déployée à Terfel à la mi-juin afin de stabiliser la zone et faciliter le retour progressif des populations déplacées. La MINUSCA appuie également le redéploiement des Forces armées centrafricaines (FACA) avec lesquelles elle mène des patrouilles conjointes, renforçant ainsi la présence de l’État dans la région.
En parallèle de son action militaire, la MINUSCA poursuit ses initiatives de dialogue avec les autorités locales, les leaders communautaires et les jeunes, afin de favoriser l’apaisement des tensions. Une avancée notable a été enregistrée à Balembé, dans la préfecture de la Nana-Mambéré, où un acte de réconciliation a été signé le 3 juillet entre deux communautés en conflit. Cette cérémonie, marquée par la participation de près de 500 personnes, dont 200 femmes, s’est déroulée en présence d’une délégation conjointe composée des représentants de la MINUSCA, des autorités locales, du corps judiciaire, de la société civile et des mécanismes préfectoraux de protection (CMOP).
Le même jour, à Doroko (Mambéré-Kadéï), un dialogue communautaire a été organisé entre agriculteurs et éleveurs, en partenariat avec les autorités locales de l’élevage, de l’agriculture, et la mairie de Wapo. Cette rencontre, qui a réuni 120 participants, a débouché sur la création d’un comité local de médiation composé de sept membres issus des deux groupes. Ce comité est chargé d’évaluer les dommages, de proposer le balisage des terres et d’assurer une médiation régulière afin de prévenir les conflits agropastoraux.
Enfin, la MINUSCA a réaffirmé son engagement en faveur des médias communautaires, vecteurs clés de paix et de cohésion sociale. La radio Yata, implantée dans la Vakaga, a récemment reçu du matériel pour renforcer ses capacités techniques et éditoriales. Cet appui s’inscrit dans un programme plus large d’accompagnement des radios locales, dont le nombre est passé de 20 à 27 à travers le pays.
À travers ce soutien, la MINUSCA vise à faire des radios communautaires de véritables relais d’information fiable, d’éducation civique et de promotion du vivre-ensemble dans les zones à risque.
Par la rédaction RAVOCI