
La ville de Birao, chef-lieu de la préfecture de la Vakaga, est récemment devenue le théâtre de nombreux vols à main armée perpétrés par des individus non identifiés. Ces actes de banditisme ont débouché sur une violente altercation entre les Forces armées centrafricaines (FACA), des groupes d’autodéfense locaux et des éleveurs peulhs originaires du Soudan.
Cette escalade de violence a entraîné le déplacement massif des populations des villages environnants, qui ont trouvé refuge dans les écoles fondamentales Garba et Djoubkia à Birao. Les conditions de vie y sont extrêmement précaires, aggravées par les pluies incessantes de la saison.
L’incident déclencheur remonte au 12 juillet, date à laquelle la moto du suppléant du député de Birao, Mahamat Tanga, a été dérobée lors d’un braquage. Cet acte a provoqué une série d’affrontements, notamment entre les FACA et des éleveurs peulhs soudanais. Depuis, les activités sont paralysées dans la localité, et les habitants des villages de Boura, Djabarona, Bachama, Dahal, Roukoutou, Kafao et Toumou ont été contraints de fuir leurs domiciles.
Abdou Karama, l’un des déplacés, témoigne :
« Là où nous sommes, nous éprouvons de sérieuses difficultés. Nous n’avons pas d’argent, car en fuyant, nous n’avons rien pris. Il n’y a pas de bâches. Il a plu sans interruption depuis hier. Nous demandons au gouvernement de nous venir en aide. »
Face à cette situation, les forces de l’ordre se sont mobilisées pour rétablir la sécurité et la stabilité dans la ville. Le colonel Jude Ngaïkon, préfet de la Vakaga, a lancé un appel au calme sur les ondes de la radio Yata de Regina :
« Ce qui s’est passé est lié à une affaire de braquage ayant entraîné la mort d’homme. Je demande à la population de garder son calme, de faire confiance aux autorités et aux forces de défense. Les faits se sont déroulés loin du centre-ville. Nous sommes mobilisés pour maintenir la paix. »
La MINUSCA, par la voix de son chef de bureau dans la Vakaga, Amadou Mouktar Diallo, a également condamné fermement ces actes :
« Nous présentons nos condoléances aux familles des victimes. Nous regrettons ces violences et appelons la population à promouvoir la paix et la cohésion sociale. Il est essentiel de travailler ensemble avec les autorités locales pour relever les défis sécuritaires et humanitaires. »
Il a réaffirmé le mandat de la MINUSCA en matière de protection des civils :
« Nous poursuivons notre mission de protection dans la Vakaga malgré les défis. Il est crucial que toutes les parties privilégient le dialogue, évitent la désinformation et rejettent les discours de haine. »
La persistance des violences armées dans la Vakaga demeure un obstacle majeur au développement. Les braquages récurrents entravent la circulation des biens, déstabilisent les communautés et renforcent la pauvreté. La restauration de la sécurité est une condition indispensable au retour de la paix et du progrès.
Par la rédaction RAVOCI