
Créé à l’origine pour le divertissement et pour tenter de gagner de l’argent, le jeu de hasard est devenu une véritable activité génératrice de revenus pour de nombreux individus à travers le monde. En République centrafricaine, il est désormais un phénomène social qui impacte particulièrement les enfants mineurs. Si certains y jouent pour se distraire, d’autres y voient un moyen de préparer leur rentrée scolaire.
Dans les rues de Bangui, de nombreux enfants âgés de 8 à 15 ans se pressent chaque jour devant les kiosques de jeux de hasard dans l’espoir de gagner un peu d’argent. Parmi eux, Darius Ndabissi, 12 ans, raconte : « Souvent, c’est mon père qui m’envoie jouer pour lui. Ensuite, il m’a montré comment faire, et c’est ainsi que j’ai commencé à jouer. Ce qui me plaît, c’est que parfois je gagne, comme récemment où j’ai remporté 2 000 francs. Mais quand je perds, cela me met en colère. Je joue aussi pour essayer d’avoir de l’argent afin de préparer ma prochaine rentrée scolaire et payer mon inscription. »
Mais cette situation inquiète de plus en plus. Tony Mbetimale, étudiant à l’Université de Bangui, tire la sonnette d’alarme : « L’implication des enfants dans les jeux de hasard, c’est un danger permanent. Ils n’ont pas toujours de l’argent pour parier et risquent de finir par voler. Cela peut également les pousser à traîner dans les rues et adopter de mauvais comportements. »
Face à ce constat préoccupant, les autorités rappellent que plusieurs lois interdisent l’implication des enfants dans des activités pouvant nuire à leur développement. Charlemagne Dimanche, coordonnateur du Centre pour la Promotion des Droits des Enfants (CPDE) à Berberati, dénonce fermement ce phénomène et appelle au respect strict de ces dispositions légales. Il en a profité pour citer l’article 37 du code de la protection de l’enfant qui dit : « Tout enfant a droit à l’éducation qui lui assure le droit le plein développement de ses aptitudes intellectuelles, artistiques et culturelles ». Cependant l’enfant ne peut être impliqué dans des activités qui peuvent favoriser ses aptitudes intellectuelles, artistiques ou culturelles.
En République centrafricaine, le jeu de hasard s’est progressivement installé dans le quotidien de nombreuses familles. S’il permet à certains de subvenir à leurs besoins, il expose également les enfants à de graves conséquences sociales et éducatives.
Par la rédaction RAVOCI