À trois mois des élections groupées prévues en décembre 2025, les femmes de la République centrafricaine intensifient leur mobilisation pour une meilleure représentativité dans les instances politiques. Le vendredi 5 septembre, à Bangui, elles ont franchi une étape décisive avec le lancement officiel du “Cercle des femmes candidates aux élections groupées de décembre 2025” (C.F.C.E.). Cette plateforme, créée par et pour des femmes engagées, se veut un espace de solidarité, d’entraide et de préparation collective pour les futures candidates.
Dès sa création, dix-sept femmes ont déjà adhéré au cercle, signe d’un intérêt croissant et d’une dynamique qui devrait s’amplifier dans les prochaines semaines. L’objectif est clair : rompre l’isolement auquel sont souvent confrontées les femmes en politique et promouvoir une représentation plus équilibrée au sein des institutions nationales.
Lors de la cérémonie de lancement, qui a réuni plusieurs journalistes centrafricains, la présidente du cercle, Pamela Audrey Derome, a insisté sur la nécessité de cette initiative : « Nous voulons créer un espace de partage d’expériences et de connaissances, afin que chaque candidate dispose des outils nécessaires pour affronter les échéances électorales. La participation accrue des femmes ne relève pas uniquement d’une question d’égalité, mais représente aussi un atout pour enrichir le débat politique grâce à des perspectives nouvelles et diversifiées. »
Un membre fondateur est allé dans le même sens en rappelant l’engagement profond de ce mouvement : « Les femmes ne veulent plus être spectatrices du destin de leur pays. Nous voulons contribuer activement aux décisions qui concernent l’avenir de la République centrafricaine. »
Le C.F.C.E. se donne pour mission d’apporter un appui technique et moral aux candidates, en leur offrant des formations, des informations pratiques et un réseau de soutien mutuel. Au-delà de la préparation immédiate des élections de décembre, les initiatrices entendent inscrire leur action dans la durée, en faisant de ce cercle une force de plaidoyer pérenne pour l’inclusion des femmes en politique.
Comme l’a souligné Pamela Derome : « Nous voulons bâtir un mouvement qui transcende les échéances électorales et qui contribue à changer durablement la place des femmes dans la vie publique centrafricaine. »
L’initiative du C.F.C.E. est perçue comme une avancée majeure vers une participation plus équitable des femmes. Dans un pays où la vie politique reste largement dominée par les hommes, ce cercle marque une volonté claire de briser les barrières et de renforcer la voix féminine dans les décisions publiques.
À l’approche d’un moment crucial de l’histoire démocratique de la République centrafricaine, les femmes affichent ainsi leur détermination à jouer un rôle central dans la construction d’un avenir politique plus inclusif et représentatif.
Marius SEMBOLI (RAVOCI)
