L’ONG Femmes Initiatives (FEMI) a organisé, du 11 au 12 septembre 2025 à Bangui, un atelier de renforcement des capacités à l’intention des enseignants d’économie familiale (ECOFA). Cette session visait à doter ces encadreurs pédagogiques de connaissances pratiques et théoriques sur la gestion de l’hygiène menstruelle, un sujet souvent entouré de tabous mais crucial pour la santé et la réussite scolaire des adolescentes.
Durant deux jours, les participants ont été formés sur les bonnes pratiques de santé menstruelle, les méthodes pédagogiques adaptées pour en parler en milieu scolaire, et les moyens de lever les barrières socioculturelles liées aux règles. L’objectif est de réduire la stigmatisation, limiter l’absentéisme et favoriser une meilleure rétention des filles à l’école.
L’atelier a été officiellement ouvert par le Directeur de Cabinet du ministère de l’Éducation nationale. Selon Sandrine Solet-Andji, coordonnatrice de FEMI, cette initiative répond aux constats recueillis lors de précédentes sensibilisations : « Nous avons remarqué que certains enseignants donnaient des réponses erronées aux questions des élèves. Il y avait un réel besoin de renforcer leurs compétences pour qu’ils puissent accompagner les jeunes filles de manière appropriée », a-t-elle expliqué.
La coordonnatrice a également souligné que c’est la première fois qu’un tel atelier est organisé dans le pays. Plus d’une centaine d’enseignants de Bangui et de ses environs y ont pris part, preuve de l’intérêt suscité par la thématique. FEMI prévoit d’étendre ces formations dans l’arrière-pays afin de toucher un plus grand nombre d’enseignants et d’élèves. « L’instruction est la meilleure arme contre la guerre. Former les enseignants, c’est aussi leur donner les moyens de transmettre des connaissances utiles pour l’avenir de nos filles », a ajouté Solet-Andji.
En République centrafricaine, l’hygiène menstruelle demeure un frein majeur à la scolarisation des filles. Beaucoup abandonnent l’école dès le début de la puberté, confrontées à la précarité menstruelle, aux tabous et à la stigmatisation. Selon FEMI, une adolescente peut perdre jusqu’à deux mois et demi de cours par an à cause de ses règles.
En République centrafricaine, l’hygiène menstruelle demeure un frein majeur à la scolarisation des filles. Beaucoup abandonnent l’école dès le début de la puberté, confrontées à la précarité menstruelle, aux tabous et à la stigmatisation. Selon FEMI, une adolescente peut perdre jusqu’à deux mois et demi de cours par an à cause de ses règles.
FEMI a précisé avoir organisé cet atelier sur fonds propres, en partenariat technique avec le ministère de l’Éducation nationale. « Si nous attendons toujours un financement extérieur, nous risquons de ne rien faire. Certaines actions doivent être menées immédiatement pour aider notre pays », a insisté Solet-Andji.
En s’appuyant sur une approche éducative et inclusive, FEMI entend transformer les enseignants en relais communautaires capables de promouvoir la santé menstruelle et le bien-être des jeunes filles. Cet atelier marque ainsi une avancée importante dans les efforts de sensibilisation et d’éducation à la santé reproductive en République centrafricaine, où l’accès à l’information et aux produits d’hygiène demeure encore un défi majeur.
Par Marius SEMBOLI (RAVOCI)
