
Le rideau est tombé le 21 juin 2025 sur la troisième édition du concours de sapologie organisé par l’Alliance Française de Bangui. Lancée le 4 avril 2025, cette compétition a célébré l’élégance, la créativité et l’identité culturelle africaine pendant plus de deux mois, rassemblant un public enthousiaste autour d’un véritable art de vivre.
La cour de l’Alliance Française était noire de monde, animée par une ambiance festive et électrisante. Après plusieurs phases de présélections et d’épreuves éliminatoires, douze finalistes, dont une femme, ont rivalisé d’audace et de raffinement pour décrocher le prestigieux titre de Meilleur Sapeur de Bangui. Parmi eux, Richard Wachiwa s’est distingué avec brio, remportant la première place grâce à son sens du détail, son originalité et une prestance qui a conquis à la fois le jury et le public.
« Nous sommes membres du Groupe Primature de la Sape et nous étions bien préparés pour ce concours. J’invite tous les amoureux de la sape à nous rejoindre pour faire grandir ce mouvement en République Centrafricaine », a confié Wachiwa, ému après sa victoire.
Le concours, jugé par un panel de personnalités culturelles dont le célèbre Roi de la Sape, Djo Balard, a récompensé les trois premiers candidats avec des prix de 500 000, 300 000 et 200 000 francs CFA. Ingrid Souembo, membre du jury, a salué la qualité des prestations : « Ce concours n’est pas simplement une affaire de sécurité vestimentaire, mais un appel à la créativité. Les lauréats ont su sortir de l’ordinaire, et c’est ce que nous avons valorisé. »
Au-delà de la compétition, cette manifestation culturelle s’affirme comme un levier de valorisation de la jeunesse et de la diversité. Le directeur de l’Alliance Française a rappelé dans son allocution l’importance de promouvoir cette culture vestimentaire auprès des jeunes générations : « La sapologie est bien plus qu’une mode. C’est une manière de raconter une histoire, de revendiquer une identité, de sublimer la beauté africaine et de porter un message. »
Devenu un rendez-vous incontournable à Bangui, le concours de sapologie ne cesse de gagner en notoriété. Il participe à la transmission d’un patrimoine culturel unique, à l’émergence de talents locaux et à la redynamisation de l’économie créative. À travers la sape, les jeunes trouvent un espace d’expression, d’estime de soi et d’innovation. Cet événement contribue également à déconstruire certains stéréotypes liés à la jeunesse urbaine, en mettant en avant la discipline, le goût et le travail artistique derrière chaque tenue présentée.
La soirée finale a été animée par des prestations artistiques, des défilés spectaculaires et des moments de communion autour des valeurs de beauté, d’élégance et de respect de soi. Une chose est certaine : à Bangui, la sape n’est pas qu’un style, c’est une célébration de la vie. Et cette année encore, Richard Wachiwa l’a proclamé avec panache.
Par la rédaction RAVOCI