
Le 22 mai marque la Journée internationale de la biodiversité, un moment crucial pour rappeler l’urgence de protéger les écosystèmes, les espèces animales et végétales menacées. L’édition 2025, placée sous le thème « Harmonie avec la nature et développement durable », met l’accent sur la nécessité d’un équilibre entre les activités humaines et la préservation de la nature.
La République centrafricaine, considérée comme un sanctuaire de biodiversité, possède une richesse écologique exceptionnelle. Entre forêts tropicales denses, savanes étendues et réseaux hydrographiques variés, le pays abrite une faune et une flore uniques, dont plusieurs espèces endémiques. Toutefois, cette biodiversité est aujourd’hui mise en péril par des facteurs comme la déforestation incontrôlée, la transhumance anarchique, les feux de brousse, la sécheresse prolongée et les effets du changement climatique.
À Bangui, aucune activité officielle n’a été organisée cette année pour marquer cette journée mondiale. Néanmoins, des échanges radiophoniques ont permis de sensibiliser le public à la situation écologique du pays. À cette occasion, la rédaction des Vérificateurs communautaires a reçu Guy Julien NDAKOUZOU, coordonnateur du programme Gestion Durable des Ressources Naturelles et de l’Environnement (GDRNE) et membre de la société civile, pour analyser les enjeux liés à la biodiversité en Centrafrique.
Selon lui, « cette journée, instaurée par les Nations Unies, vise à rappeler l’engagement des pays à préserver leurs écosystèmes. La RCA, signataire de l’Accord de Paris, a soumis en 2021 sa Contribution Déterminée au niveau National (CDN), validée lors de la COP de Glasgow. Ce document présente les efforts d’atténuation et d’adaptation que le pays entend mettre en œuvre pour lutter contre le changement climatique. »
Guy Julien NDAKOUZOU a également déploré les conséquences des crises successives sur les ressources naturelles du pays. « Même si la RCA est parmi les pays les moins industrialisés et donc les moins pollueurs, elle subit de plein fouet les effets des changements climatiques provoqués par les grandes puissances. Celles-ci s’étaient engagées à mobiliser 100 millions de dollars pour aider les pays vulnérables comme le nôtre à préserver l’environnement. Malheureusement, ces financements tardent à se concrétiser. Ce qui remet en question la sincérité de ces engagements. »
Cette journée rappelle que la biodiversité n’est pas une question secondaire, mais un pilier du développement durable et du bien-être des populations. En Centrafrique, la route reste longue pour renforcer la protection des écosystèmes. Cela nécessite un véritable sursaut collectif, un engagement fort de l’État, des partenaires internationaux, mais aussi de chaque citoyen, afin de créer les conditions d’un avenir durable, respectueux de la nature et des générations futures.
Par la rédaction RAVOCI.