
Initialement prévue pour revendiquer de meilleures conditions de vies sociales pour les populations, la manifestation citoyenne organisée par le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC) le vendredi 4 Avril dernier, a essentiellement eu pour principale revendication : la récusation du 3e mandat du président Touadera. Si l’opposition considère que cette dernière mobilisation est un franc succès, pour la majorité présidentielle, elle est bien la marque d’existence de la démocratie dans le pays.
Débutée devant le siège de la Mission Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation de la Centrafrique (MINUSCA), la marche des principales forces de l’opposition s’est étendue sur 3 kilomètres avant de s’achever au rond-point dit du président fondateur de la République centrafricaine, Barthélémy Boganda. C’est plus d’un millier de militants, pancartes et banderoles brandies qui affichent leur hostilité face à la gouvernance du président Touadera. Dans le lot des discours tenus, celui du chef de file de l’opposition centrafricaine, Anicet Georges Dologuele. Poings levés, le leader de l’opposition scande devant un public visiblement révolté « il n’y aura pas de 3e mandat, Touadera et les siens ont échoué en neuf ans de gouvernance, il faut qu’ils s’en aillent. De dignes fils de ce pays viendront poursuivre l’œuvre de la reconstruction nationale » affirme-t-il.
« Éviter que le pays soit précipité dans le gouffre »
Karl Blagué, représentant de la société civile centrafricaine, qui a aussi pris part à cette manifestation, appelle quant à lui le président Touadera à questionner « sincèrement son bilan » et à éviter « la tentation du 3e mandat qui pourra précipiter le pays dans le gouffre ».
« L’opposition centrafricaine a marché, vive le démocrate Touadera ! »
Après 3 heures de rassemblement, Martin Ziguele, porte-parole du BRDC, qui s’est adressé à la presse, estime pour sa part que cette mobilisation a été un « franc succès », du fait, selon lui, de la détermination des jeunes centrafricains qu’il assimile à ceux de 1979 qui ont fait tomber l’empire de Jean Bedel Bokassa. Cependant, du côté de la majorité au pouvoir, tout en raillant la « faible capacité de mobilisation des forces de l’opposition », on vante l’existence d’une démocratie pluraliste dans le pays. C’est le cas de Roméo Gribingui, cadre du parti présidentiel, qui, dans un post sur sa page Facebook personnelle, a déclaré « l’opposition s’est exprimée. Vive le démocrate Touadera ! ».
La manifestation du 4 Avril 2025 annonce déjà que les prochains mois seront très mouvementés alors que le pays s’apprête pour la tenue des élections générales.
Crédit photo : RAVOCI
Par Rédaction RAVOCI