Alors que le monde célèbre aujourd’hui la Journée internationale de la protection de l’environnement en temps de guerre, la République Centrafricaine, en proie à des conflits incessants, lutte pour préserver ses ressources naturelles. Instaurée par les Nations Unies, cette journée du 6 novembre vise à sensibiliser sur les impacts destructeurs des guerres sur les écosystèmes et rappelle l’importance de protéger l’environnement, même au cœur des crises.
La Centrafrique, pays une biodiversité exceptionnelle, possède des forêts tropicales luxuriantes, des savanes et des cours d’eau essentiels à la survie des communautés locales. Pourtant, les décennies de violence et d’instabilité ont transformé ce patrimoine en cible de pillage et d’exploitation incontrôlée. Depuis les années 2000, la présence de groupes armés et de milices a encouragé l’extraction illégale des ressources naturelles, aggravant une crise écologique qui se superpose aux souffrances humaines.
Les écosystèmes Centrafricains, autrefois riches et diversifiés, subissent une pression croissante. Le braconnage est devenu une industrie parallèle alimentée par des groupes armés, qui capturent et vendent des espèces rares, dont les éléphants et les gorilles, pour le commerce d’ivoire, des peaux et d’espèces exotiques. La déforestation liée à l’exploitation minière et au commerce de bois met également en péril la faune locale et accélère la désertification, menaçant l’équilibre fragile de ces milieux.
Les communautés rurales, souvent en première ligne, voient leur quotidien impacté. Les cours d’eau, contaminés par des produits chimiques issus des exploitations minières, deviennent impropres à la consommation, affectant la santé des habitants et des écosystèmes aquatiques. Par ailleurs, l’agriculture, essentielle pour l’économie locale, pâtit de l’appauvrissement des sols, tandis que les effets climatiques de la déforestation compliquent davantage la production alimentaire.
Face à ces défis, les appels se multiplient en cette journée de sensibilisation pour protéger ce qui reste des écosystèmes Centrafricains. Les ONG et organisations locales plaident pour une régulation plus stricte, des programmes de conservation et une prise de conscience des impacts écologiques du conflit. La protection de l’environnement est un combat essentiel pour l’avenir de la Centrafrique, où préserver la nature, même en temps de guerre, devient un acte de résistance.
Par Marius SEMBOLI (RAVOCI)
Share this content: