
En République centrafricaine, une divergence persistante sur la délimitation entre les communes de Bégoua et de Boali risque de dégénérer en conflit ouvert si aucune solution n’est trouvée. Les maires Emmanuel Gazanguinza (Bégoua) et Pierre Poutou (Boali) se disputent depuis quelque temps sur la question des limites administratives entre leurs deux localités, créant une vive tension parmi les habitants.
Selon plusieurs témoignages des résidents de Bégoua et de Boali, les deux maires n’ont pas la même interprétation des limites géographiques qui séparent leurs communes. Cette situation a alimenté des malentendus qui menacent de s’aggraver.
Le maire de Boali, Pierre Poutou, affirme que la limite entre Bégoua et Boali se situe au niveau du PK45. Il accuse son homologue de Bégoua de vouloir outrepasser cette limite pour contrôler le marché à bétail déplacé de PK13 à Bouboui. Selon lui, les bornes établies par le service de l’urbanisme sont claires et doivent être respectées. « La limite se trouve au PK45, mais mon collègue cherche à conquérir le marché de Bouboui », a-t-il déclaré.
De son côté, Emmanuel Gazanguinza, maire de Bégoua, défend une autre position : « La commune de Bégoua fait partie du Grand Bangui et s’étend jusqu’au PK50, au village de Gomonko, conformément à la loi relative aux circonscriptions administratives signée par le chef de l’État. Le ministère du Plan, en collaboration avec l’ICASEES, a établi une cartographie précise que nous suivons à la lettre. »
Cette tension semble être alimentée par des enjeux économiques liés au marché de Bouboui, qui génère des recettes fiscales estimées à environ 400 000 FCFA par jour. De nombreux observateurs pensent que cette rivalité territoriale découle d’une volonté des deux maires de contrôler ces revenus substantiels.
Pour l’heure, ni le ministère de l’Administration du territoire, ni celui de l’Urbanisme, ni le ministère du Plan ne se sont officiellement prononcés sur cette affaire. Cependant, plusieurs observateurs appellent ces institutions à intervenir rapidement pour clarifier la situation et prévenir une escalade du conflit.
La délimitation administrative des communes est une question sensible en République centrafricaine. Une gestion prudente et équitable de ce différend est essentielle pour préserver la paix et éviter que des intérêts économiques ne divisent davantage les communautés.
Par Vérificateurs Communautaires