
L’atelier de sensibilisation contre la désinformation, lancé le mercredi 7 mai dans le cadre de la Semaine mondiale de l’éducation aux médias et à l’information(EMI), a pris fin hier, 9 mai, au stade 20.000 places de Bangui. Organisé par Oubangui Médias en partenariat avec l’UNESCO, cet atelier avait pour ambition de renforcer les capacités des professionnels des médias, des blogueurs et de leaders jeunes centrafricains face aux multiples défis liés à la désinformation. L’objectif principal de cette initiative était de promouvoir une expression libre, citoyenne et responsable, et d’outiller les jeunes à mieux comprendre, analyser et interagir dans un environnement médiatique de plus en plus complexe.
Dans un contexte où les fake news, les discours de haine et la manipulation de l’information prolifèrent, une telle formation s’avère essentielle pour consolider une société informée, critique et pacifique. Elle contribue également à faire émerger une génération d’acteurs engagés, capables de défendre la vérité et d’encourager la cohésion sociale.
La cérémonie d’ouverture a été marquée par la présence du ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Maxime Balalou, qui a salué l’initiative et lancé un message fort : « Le but est de sensibiliser chacun à la prise de conscience de son rôle. Nous vivons dans un pays confronté à de nombreux défis, où la désinformation prend trop souvent le pas sur la recherche de cohésion et d’unité. Sur les réseaux sociaux, on assiste à des scènes incroyables : des insultes, des conflits, des messages dangereux pour la stabilité sous régionale. C’est pourquoi l’éducation aux médias est essentielle, aussi bien pour les jeunes que pour ceux qui portent la parole publique. »
À travers des sessions interactives, des études de cas et des exercices pratiques, les participants ont pu se familiariser avec les techniques de vérification des faits, la déconstruction des discours de haine et les bonnes pratiques en matière de communication digitale.
L’importance de cet atelier dépasse le cadre de la formation technique. Dans un pays où l’opinion publique est souvent façonnée par les réseaux sociaux et les canaux informels, l’éducation aux médias devient un enjeu démocratique majeur. Sensibiliser les jeunes, les journalistes et les acteurs de la société civile, c’est investir dans une paix durable, une gouvernance responsable et une citoyenneté éclairée. Cette initiative s’inscrit dans un effort global visant à bâtir une société plus résiliente face aux manipulations et aux fractures sociales causées par la désinformation.
Pour les participants, l’atelier a été une véritable opportunité d’apprentissage. Hillary BOYO, Journaliste animatrice à la radio Voix de l’évangile, confie : « Cet atelier m’a permis de mieux comprendre les mécanismes de manipulation de l’information. J’ai appris à identifier les sources fiables, à vérifier les faits avant de relayer une information, et surtout à être consciente de ma responsabilité en tant que communicante. C’est un acquis précieux pour mon engagement au service de la paix. »
Au terme de ces trois jours, une certitude demeure : face à la montée des fausses nouvelles et des discours toxiques, l’information responsable est une arme de construction massive. Et c’est à travers l’éducation que la Centrafrique pourra mieux se défendre contre les menaces invisibles qui minent sa stabilité.
Par la rédaction RAVOCI