
Le 20 juin, la communauté internationale célèbre la Journée mondiale des réfugiés, une occasion de rendre hommage au courage, à la résilience et à la dignité de millions de personnes déracinées par les conflits, les persécutions ou les catastrophes. En République centrafricaine, cette journée revêt une signification toute particulière dans un pays qui a connu lui-même de nombreuses crises internes, entraînant le déplacement de centaines de milliers de ses citoyens, tout en accueillant à son tour des réfugiés venus de pays voisins.
Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), plus de 120 millions de personnes sont actuellement déplacées à travers le monde un chiffre record en 2024, conséquence de la multiplication des crises humanitaires. En Centrafrique, selon les dernières données du HCR et de la Commission nationale des réfugiés, plus de 60 000 réfugiés et demandeurs d’asile vivent actuellement sur le territoire national. Ces réfugiés proviennent principalement du Soudan (72 %), du Tchad, du Cameroun et de la République démocratique du Congo, fuyant les conflits, l’insécurité ou des persécutions ciblées.
Dans plusieurs localités comme Bangui, Birao, Zemio, Obo ou encore Paoua, la présence de réfugiés et de déplacés internes constitue un défi humanitaire majeur. Il s’agit non seulement de leur garantir la sécurité et l’accès aux services de base, mais aussi de favoriser leur intégration dans les communautés hôtes.
À Bangui, certains réfugiés parviennent à reconstruire leur vie. Éloi Thio, réfugié camerounais, partage son parcours : « J’ai quitté mon pays pour la RCA pour des raisons apolitiques. J’étais en difficulté, ma vie était menacée, je vivais un véritable calvaire. À Bangui, je me sens mieux, plus aimé que chez moi. »
Thérèse Befondo, une mère de trois enfants originaire de la RDC, a également trouvé un nouvel équilibre grâce à l’accompagnement du HCR : « Mon mari est décédé il y a longtemps. Grâce à une formation en couture organisée par le HCR, j’ai pu lancer une activité. La couture et le petit commerce me permettent aujourd’hui de subvenir aux besoins de ma famille. Je vis ici depuis plusieurs années sans problème, sauf que je n’ai toujours pas mes papiers. »
Hervé Zouka, secrétaire général de la Commission nationale des réfugiés en RCA, souligne l’importance d’un soutien accru à ces populations vulnérables : « Il est impératif de renforcer l’aide et la protection des réfugiés, d’améliorer leurs conditions de vie et de garantir leur accès aux droits fondamentaux. Le gouvernement, avec ses partenaires, multiplie les efforts, mais les besoins sont considérables. »
La Journée mondiale des réfugiés ne se limite pas à la commémoration. Elle est aussi un appel à la solidarité, à la responsabilité partagée et à la défense des droits humains. En Centrafrique, où les communautés d’accueil sont elles-mêmes souvent vulnérables, cette solidarité prend tout son sens. Car protéger les réfugiés, c’est non seulement un devoir humanitaire, mais aussi une opportunité de construire une société plus inclusive, plus résiliente et plus juste.
Par la rédaction RAVOCI