
Le 23 avril dernier, Gutenberg Socrate Karambaye, président fondateur du mouvement panafricain pour une Afrique libre, a organisé une conférence-débat à Bangui, rassemblant de jeunes leaders issus de plusieurs quartiers de la capitale centrafricaine. Cette rencontre avait pour but de sensibiliser la jeunesse aux enjeux du néo-colonialisme et aux mécanismes de la révolution en couleur, deux thématiques majeures abordées avec vigueur par l’orateur.
« Notre mouvement a pour vocation de dénoncer l’ingérence occidentale dans les affaires internes de l’Afrique », a déclaré M. Karambaye. Il a souligné que la République centrafricaine (RCA) n’est pas épargnée par ces ingérences, citant notamment les événements de 2013 qui ont profondément secoué le pays. Il accuse certaines puissances occidentales de financer des actions déstabilisatrices sous couvert d’organisations non gouvernementales (ONG), évoquant le cas de Joseph Martin Feigueria, membre présumé de l’ONG FHI 360, soupçonné d’avoir distribué des armes à des groupes rebelles dans la région de Zénio, au Haut-Mbomou.
La révolution en couleur, selon le conférencier, est une autre stratégie utilisée par les puissances étrangères. Il s’agirait de soutenir financièrement certains opposants politiques sous prétexte de démocratie, pour ensuite provoquer des manifestations, des grèves et autres actions perturbatrices menaçant la stabilité du pays.
Les échanges avec les jeunes leaders présents ont été dynamiques et marqués par une forte participation. Plusieurs d’entre eux ont exprimé leurs inquiétudes face à ces menaces et ont proposé des pistes pour renforcer la souveraineté nationale.
Toutefois, le président du mouvement a tenu à nuancer ses propos : « Nous ne sommes pas anti-européens ou anti-occidentaux. Ce que nous combattons, ce sont les manœuvres qui visent à déstabiliser nos pays. Si une initiative étrangère contribue réellement au développement de l’Afrique, nous sommes prêts à l’accueillir favorablement. »
Cette initiative s’inscrit dans une volonté croissante d’une partie de la jeunesse africaine de prendre en main son avenir, en dénonçant toute forme de domination et en défendant les intérêts du continent.
Par Rédaction RAVOCI