
L’Association Tous Contre la Drépanocytose (ATCD) a organisé le 10 Septembre 2025 un atelier éducatif à l’intention des étudiants de l’Université de Bangui, dans la salle Cydel. Cette activité, tenue dans le cadre de la Journée universitaire des droits humains et de la lutte contre les violences sexuelles, visait à renforcer les connaissances des étudiants en matière de droits humains, de genre et de prévention des violences sexuelles, dans le but de promouvoir un cadre académique plus sûr et respectueux.
Venus de différents départements de l’Université, de nombreux étudiants ont pris part à cette rencontre. Les échanges ont porté sur des problématiques concrètes telles que le harcèlement sexuel, les abus d’autorité et les agressions. Pour plusieurs participants, il s’agissait d’une véritable découverte.
Tabitha GBAGUENE, étudiante à l’IUGE, confie : « Ce que j’ai retenu de cette activité, c’est qu’on m’a appris ce que signifie le VBG, c’est-à-dire la violence basée sur le genre. Ce sont toutes les formes de violences faites aux filles et aux femmes. J’ai aussi appris qu’en cas de violence, il faut se rapprocher des autorités locales ou des ONG pour expliquer ce qui s’est passé, et une prise en charge peut être assurée. Ce que je veux dire à ceux qui n’ont pas pris part, c’est que si vous êtes victime de violence, n’hésitez pas à vous rapprocher des organisations compétentes. Elles peuvent vous écouter et vous aider. »
De son côté, Franck BANZIA, également étudiant, interpelle ses camarades et encourage la multiplication de ces initiatives : « Le message que je veux laisser à ceux qui n’ont pas pu participer, c’est d’aller vers ceux qui ont suivi la formation pour qu’ils vous expliquent la réalité de la violence basée sur le genre. Et pour ceux qui ont participé, je les encourage à organiser des sessions dans d’autres secteurs et zones, pour que tout le monde puisse mieux comprendre ce sujet important. »
Pour l’ATCD, cibler en priorité les étudiants est essentiel. Nicéphore GOLE, chargé de programme, explique : « Nous avons abordé les droits humains parce que certains enseignants, dans l’exercice de leurs fonctions, commettent des actes qui constituent des violations. Nous avons également parlé des violences sexuelles : comment elles se manifestent, comment les reconnaître et surtout comment réagir. Le but est que les jeunes sachent qu’il existe des recours, des chaînes d’accompagnement, de la prise en charge jusqu’à la résolution du cas. Nous voulons aussi insister sur l’importance de l’éducation des filles, car au niveau supérieur, le taux de fréquentation est encore faible, surtout chez les femmes. Il faut donner à toutes les filles une chance d’accéder à la formation, car c’est un droit fondamental. »
En dépit de leur fréquence, les violences sexuelles qu’il s’agisse de harcèlement, d’abus d’autorité ou d’agressions restent un sujet largement tabou en milieu universitaire. Pour l’ATCD, de tels ateliers permettent non seulement de briser le silence, mais aussi de donner aux étudiants les outils nécessaires pour défendre leurs droits et contribuer à un environnement académique plus sûr.
Par Ardy Tristano Josip MAKELA (RAVOCI)