
Le monde entier a rendu un ultime hommage au souverain pontife, ce samedi 26 avril, lors d’une messe solennelle célébrée sur les parvis de la place Saint-Pierre de Rome, en présence de plusieurs milliers de fidèles venus des quatre coins du globe. Décédé le lundi de Pâques, le 276ème pape de l’histoire de l’Église catholique s’est éteint à l’âge de 88 ans, des suites d’un accident vasculaire cérébral, survenu le lendemain matin de sa dernière messe pascale, célébrée avec émotion sur cette même place Saint-Pierre.
Né en Argentine, Jorge Mario Bergoglio avait été élu pape en 2013, succédant à Benoît XVI, premier pontife à avoir démissionné en raison de problèmes de santé. Après douze années de pontificat, le pape François laisse l’image d’un homme d’Église proche des plus pauvres, engagé pour la paix, la justice sociale et le dialogue interreligieux.
Un moment fort de son engagement restera gravé dans la mémoire des Centrafricains : sa visite pastorale en décembre 2015, en pleine crise politico-militaire. Alors que la communauté internationale lui avait fortement déconseillé de se rendre à Bangui en raison du contexte sécuritaire extrêmement tendu, le pape François a maintenu sa visite. Ce geste courageux a profondément marqué les esprits.
Durant son séjour en Centrafrique, il a su transmettre un message de paix et de réconciliation. Il s’est rendu dans le quartier du PK5, majoritairement musulman, rouvrant symboliquement les portes de la mosquée centrale en signe d’unité. Ce moment historique a marqué le début d’un processus de rapprochement entre les communautés religieuses. Il a également ouvert, pour la première fois hors de Rome, la Porte Sainte à la cathédrale de Bangui, qualifiant la ville de « Capitale spirituelle du monde ».
Malgré l’affection mutuelle entre François et le peuple centrafricain, la Conférence Épiscopale Centrafricaine (CECA) a exprimé en 2024 son désaccord avec la volonté du Saint-Père d’ouvrir la voie à la bénédiction des couples de même sexe. Une position qui réaffirme l’attachement de l’Église locale aux valeurs traditionnelles du catholicisme.
Dans la suite des funérailles, le Cardinal Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui, va prendre part au conclave convoqué à Rome pour l’élection du nouveau pape. En tant que premier cardinal centrafricain, sa participation à ce moment décisif de la vie de l’Église universelle est perçue comme un symbole fort de l’importance croissante de l’Afrique au sein du catholicisme. Son engagement spirituel et sa stature internationale renforcent la voix de la Centrafrique dans cette institution vieille de deux millénaires.
Les Centrafricains pleurent aujourd’hui un guide spirituel dont le passage à Bangui a été perçu comme un signe divin et un tournant dans l’histoire du pays. Le pape François reste dans le cœur du peuple centrafricain, comme un bâtisseur de paix et un témoin vivant de la fraternité universelle.
Par la Rédaction RAVOCI