Depuis plusieurs années, la République Centrafricaine est confrontée à des conflits et une insécurité persistante, impactant profondément son système judiciaire. Pour remédier à cette situation, le gouvernement, en collaboration avec ses partenaires, a lancé une réforme ambitieuse visant à renforcer le secteur judiciaire et améliorer l’accès à la justice.
Cette réforme aspire à instaurer un système judiciaire plus transparent, efficace et accessible. Elle inclut l’adoption de nouvelles politiques et la mise en place de mécanismes pour lutter contre la corruption, l’abus de pouvoir et garantir l’indépendance des magistrats. Le ministre de la Justice, Arnaud Djoubaye Abazène, a récemment souligné l’importance de rompre avec les pratiques du passé pour restaurer la dignité et l’intégrité du système judiciaire.
Lors d’une récente allocution, le coordonnateur de l’ONG Centre pour la Promotion et la Protection des Droits de l’Enfant (CPDE) Donald NZI-ADOUM a mis en lumière les difficultés rencontrées par les deux principaux établissements pénitentiaires de Bangui : la maison d’arrêt de Bimbo et celle de Ngaragba. Les conditions de détention y sont préoccupantes, avec des infrastructures délabrées, un manque de ressources et des conditions de vie difficiles pour les détenus.
Le profil des détenus varie, mais beaucoup sont accusés de crimes graves, souvent en lien avec les conflits armés. Les rapports de monitoring effectués par le CPDE révèlent des violations des droits de l’homme et des conditions de détention inhumaines.
Le président du conseil d’administration de l’ONG CPDE Rémy DJAMOUSS a conclu la présentation par une série de recommandations destinées aux partenaires et acteurs des centres pénitentiaires. Il a insisté sur la nécessité d’améliorer les infrastructures, de fournir des ressources adéquates et de garantir le respect des droits des détenus.
Cependant, ces recommandations ont été partiellement contestées par les représentants des organes pénitentiaires et de la justice, qui ont souligné certaines irrégularités et manquements dans les données présentées. Des avocats et autres acteurs ont également exprimé des préoccupations quant à la véracité des informations et à l’ampleur des problèmes soulevés.
La réforme de la justice en République Centrafricaine est une étape cruciale pour restaurer la confiance dans le système judiciaire et améliorer les conditions de vie des détenus. Bien que des défis subsistent, les efforts conjoints du gouvernement et de ses partenaires montrent une volonté de changement et d’amélioration continue.
Par Gypson Elphege NGONZON (RAVOCI).
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