
Dans le cadre du projet « Donner de l’effectivité à l’accès au droit et à la justice en RCA », l’ONG Avocats Sans Frontières (ASF), en partenariat avec l’Ambassade de France en Centrafrique, a organisé ce matin une table-ronde sur la détention préventive. L’objectif de cette rencontre est de partager les résultats des missions de monitoring menées par la Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés Fondamentales (CNDHLF) dans les centres de détention de Ngaragba, Bimbo, Sibut et Carnot, afin d’alerter les autorités judiciaires et les institutions sur les conditions observées.
La table-ronde vise également à analyser les dossiers problématiques pris en charge par les avocats du Pool, et à engager un dialogue constructif avec les acteurs judiciaires pour identifier des pistes de solutions concrètes en vue d’améliorer le respect des droits fondamentaux des détenus, notamment des femmes et des personnes vulnérables.
Saint-Cyr MODOMPTE, directeur pays par intérim d’Avocats Sans Frontières en RCA, a déclaré que cette activité a pour but de présenter l’état des lieux des prisons en Centrafrique, d’informer la population sur la situation carcérale, et d’attirer l’attention des institutions, des autorités locales ainsi que du ministère de la Justice sur la nécessité d’une prise en charge effective des prisonniers. Selon lui, bien qu’une légère amélioration ait été observée, la surpopulation carcérale reste un problème majeur ainsi que le manque de prison dans la ville de Carnot.
De son côté, Sébastien BOTREAU-BONNETERRE, attaché de coopération à l’Ambassade de France, a rappelé l’engagement constant de la France aux côtés de la RCA, en collaboration avec ASF, la CNDHLF et le ministère de la Justice, qu’il considère comme un partenaire essentiel. Il a souligné la nécessité de mettre en œuvre des solutions concrètes, au-delà des simples réformes législatives, afin de rendre les lois effectivement applicables. Il a également évoqué d’autres formes d’accompagnement, à la fois sur les droits des détenus et sur leur réinsertion, à travers un projet pilote.
Au cours de cette table-ronde, les participants ont été répartis en quatre groupes de travail autour des thématiques suivantes : l’accès à la justice pour les détenus en détention préventive ; les alternatives à la détention préventive ; les besoins spécifiques des détenus vulnérables ; et le rôle des magistrats et des institutions dans la réduction de la surpopulation carcérale. Chaque groupe a formulé, à l’issue des travaux, une série de recommandations.
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Par rédaction RAVOCI