Le personnel de l’agence Orange Centrafrique a pris d’assaut la devanture de la direction d’Orange à Lakouanga dans le 2ème arrondissement de Bangui, ce lundi 06 octobre, pour réclamer une augmentation de 40 % de leur salaire après 15 années de service sans réajustement. Ce mouvement de contestation intervient à la suite d’un préavis de grève déposé auprès de la direction de l’entreprise, resté sans réponse favorable.
Dès les premières heures de la matinée, les employés se sont rassemblés massivement devant la direction, munis de sifflets et vêtus de tee-shirts Orange. Ce débrayage a paralysé de manière générale les activités de l’entreprise dans la capitale. À travers le slogan « Pas d’augmentation de salaire depuis 15 ans, trop c’est trop », ils dénoncent également la disparité salariale au sein de l’entreprise : selon eux, 55 % de la masse salariale serait allouée aux expatriés contre seulement 45 % pour l’ensemble des employés locaux. Ils réclament ainsi une revalorisation salariale de 40 %.
Marcel NGONZILA, délégué du personnel, justifie ce mouvement :« La raison est simple, tout le monde est conscient de la situation que nous vivons dans ce pays avec la flambée significative des prix des denrées alimentaires sur le marché. Aujourd’hui, le prix de l’essence qui était auparavant à 800 a presque doublé, la farine de manioc qui coûtait 2 500 F a doublé également. Voilà pourquoi nous avons rédigé une argumentation bien détaillée pour demander une augmentation de 40 %. Cela montre que le personnel d’Orange tire le diable par la queue, mais la direction n’a manifesté aucune intention d’augmenter nos salaires. Raison pour laquelle nous avons décidé d’envahir la devanture de la direction ce matin. »
Cette grève a un impact significatif sur les activités économiques et sociales. De nombreuses agences et points de services d’Orange à Bangui sont restés fermés, entraînant une perturbation des services téléphoniques, notamment pour les opérations de vente de crédits, d’assistance clientèle et de maintenance technique. Plusieurs abonnés se sont plaints de difficultés à effectuer leurs transactions mobiles et à accéder à certains services essentiels, illustrant l’importance stratégique de cette entreprise dans le quotidien des Centrafricains. La paralysie temporaire du réseau pourrait également affecter les petites entreprises qui dépendent fortement des services d’Orange pour leurs activités commerciales.
Notons que, bien que le mouvement ait déjà été lancé, les employés espèrent toujours obtenir une réponse favorable de la direction afin de pouvoir reprendre le travail dans les plus brefs délais.
Par Chérubin NAMBODE (RAVOCI)
