La résistance aux antimicrobiens (RAM) représente une menace croissante pour la santé publique, non seulement dans les hôpitaux, mais aussi dans la production alimentaire. L’utilisation excessive d’antibiotiques dans l’élevage contribue à la propagation de bactéries résistantes, un phénomène aggravé par l’automédication à travers les circuits informels tels que les mini-pharmacies ou les vendeurs ambulants.
Le 16 septembre dernier, l’Institut Pasteur de Bangui, avec le soutien de l’ambassade de France, a réuni cliniciens et médecins pour débattre de la question de la RAM. Cette rencontre a été suivie d’une seconde session, le 7 octobre, dédiée aux vétérinaires. L’objectif de ces assises était de sensibiliser les professionnels de santé et du secteur animal à une gestion plus responsable des antibiotiques, ainsi qu’à l’importance du respect des délais d’attente après traitement dans la filière alimentaire. L’Institut Pasteur met ainsi l’accent sur la collaboration interprofessionnelle pour lutter efficacement contre la RAM.
L’importance de cet acte réside dans sa portée préventive et collective. En réunissant les différents acteurs de la santé humaine et animale, l’Institut Pasteur de Bangui jette les bases d’une approche intégrée, dite “Une seule santé” (One Health). Cette démarche permet non seulement de prévenir les infections résistantes, mais aussi de préserver l’efficacité des traitements existants. Dans un pays où les structures sanitaires et vétérinaires sont souvent limitées, ce type d’initiative constitue un levier essentiel pour protéger la population, renforcer la sécurité alimentaire et garantir un avenir plus sûr sur le plan sanitaire.
La lutte contre la RAM ne peut réussir sans la coopération de tous : cliniciens, vétérinaires, pharmaciens, responsables d’abattoirs, autorités et communauté. En travaillant ensemble, il devient possible de mieux encadrer les pratiques, de réguler la vente des antimicrobiens et de proposer des alternatives aux traitements préventifs systématiques.
La résistance aux antimicrobiens touche aussi bien la santé humaine qu’animale, et il est essentiel que chaque acteur s’implique pour trouver des solutions durables. L’Institut Pasteur de Bangui joue un rôle clé dans cette sensibilisation, afin de garantir que les antibiotiques restent efficaces pour les générations futures.
Par Sandra Divine Opportune MOSSENEGALI (RAVOCI)
